Le 30 novembre 2012 s’est éteint à son domicile à Zoui Amara
Achour, vaincu par un cancer pulmonaire auquel il a résisté pendant une longue
et pénible année, l’Aurès a perdu un de ces valeureux fils qui ont porté haut
et fier son étendard .
Amara Achoura est né le 12 décembre 1969 à Zoui (Aïth Réchech),
très jeune il s’intéressera à l’Histoire de l’Aurès, à 15 ans et dans un
contexte politique difficile le jeune Amara Achour et ces amis tenteront de créer une
association culturelle, ils vont tout de suite se heurter à la machine
répressive du parti unique.
Quelques années après et à la faveur du soulèvement
d’octobre 1988 qui a ouvert de nouveaux horizons à la jeunesse algérienne et
surtout chaouie , Amara Achour et son ami intime Djamel (plus connu sous le nom
Djamel Mazigh) vont se retrouver à Tizi
Ouzou à la cité universitaire Hasnaoua , il vont faire la connaissance d’un
jeune chanteur kabyle très prometteur , Matoub Lounes , il leur présentera des jeunes chaouis venu d’Ighzar
Amellal , parmi eux un chétif adolescent passionné de musique , Amirouche
Ighounem . Amara Achour se liera d’amitié avec Amirouche et ses compagnons et
vont constituer l’embryon du mouvement culturel chaoui .
Passionné de culture berbère et avide de découvrir les
autres Amazighs, Amara et Djamel se
rendront au Maroc dans les régions berbères en 1992, en Lybie quelques mois après,
ils trouvent presque les même coutumes et presque la même langue, réalisent alors
tous les dégâts des politiques néfastes des régimes postcoloniaux en Afrique du
nord qui ont travaillé d’arrache-pied
afin de tenir éloigner les uns des autres les jeunes des régions berbérophones pour
mieux les bâillonner .
Entre le marteau du parti unique et l’enclume de l’extrémisme
islamiste
Début de l’année 93 le chaos s’installe dans le pays , et
les intimidations redoublent contre Amara Achour et son groupe d’ami , l’administration
leur interdit toute activité culturelle , ils sont taxés de « d'apostasie »
, de « complotisme » , de « kabylisme» (sic) …Djamel mazigh se souvient
«L’été 93 avec Amara
nous avions visité l’Italy et avions séjourné quelques jours , lorsque nous revînmes à Zoui , on a fait
propagé une rumeur selon laquelle nous serions
financé par le Vatican pour fonder une église à Zoui ! » .
Loin d’être découragés , Amara Achour continuera son combat
, avec du Verbe cette fois , il écrit plusieurs poèmes , dont un sera chanté
par Massilia , fondera avec ces amis l’association « Igoudher » en
1999 qui sera enfin agrée et qui se distinguera par son activité prolifique .
Le 13 mai 2004 , la petite commune de Tkout se révolte
contre l’injustice et l’arbitraire , la répression fut sauvage , c’est Mayu Aberken ! , Amara Achour et ces amis ne pouvaient pas rester de simples spectateurs
, ils organisent des marches et des
sit-in devant la gendarmerie de Zoui en
solidarité avec leur frères de Tkout , plusieurs seront arrêtés et
traduit devant la justice , ils s’en
sortiront avec de lourdes condamnations .
Début 2011 il découvre qu’il a un cancer broncho-pulmonaire en phase avancée , il livrera un ultime
combat contre la tumeur et s’éteindra le 30 novembre 2012 laissant derrière lui
une femme et trois enfants .
Tous ceux qui l'ont connu gardent de lui l'image d'un homme chaleureux
, affable et d’une grande générosité .
rab ath yerham,, sna ghth mlih dha medukkel ino
RépondreSupprimerAmara était toujours et se restera un symbole de la Résistance Chaoui,Repose en paix camarade..
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