mercredi 27 novembre 2013

Zoui dit adieu à Amara Achour


Le 30 novembre 2012 s’est éteint à son domicile à Zoui Amara Achour, vaincu par un cancer pulmonaire auquel il a résisté pendant une longue et pénible année, l’Aurès a perdu un de ces valeureux fils qui ont porté haut et fier son étendard .

Amara Achoura est né le 12 décembre 1969 à Zoui (Aïth Réchech), très jeune il s’intéressera à l’Histoire de l’Aurès, à 15 ans et dans un contexte politique difficile le jeune Amara Achour  et ces amis tenteront de créer une association culturelle, ils vont tout de suite se heurter à la machine répressive du parti unique.

Quelques années après et à la faveur du soulèvement d’octobre 1988 qui a ouvert de nouveaux horizons à la jeunesse algérienne et surtout chaouie , Amara Achour et son ami intime Djamel (plus connu sous le nom Djamel Mazigh)   vont se retrouver à Tizi Ouzou à la cité universitaire Hasnaoua , il vont faire la connaissance d’un jeune chanteur kabyle très prometteur , Matoub Lounes ,  il leur présentera des jeunes chaouis venu d’Ighzar Amellal , parmi eux un chétif adolescent passionné de musique , Amirouche Ighounem . Amara Achour se liera d’amitié avec Amirouche et ses compagnons et vont constituer l’embryon du mouvement culturel chaoui .

Passionné de culture berbère et avide de découvrir les autres  Amazighs, Amara et Djamel se rendront au Maroc dans les régions berbères en 1992, en Lybie quelques mois après, ils trouvent presque les même coutumes et presque la même langue, réalisent alors tous les dégâts des politiques néfastes des régimes postcoloniaux en Afrique du nord  qui ont travaillé d’arrache-pied afin de tenir éloigner les uns des autres  les jeunes des régions berbérophones pour mieux les bâillonner .

Entre le marteau du parti unique et l’enclume de l’extrémisme islamiste

Début de l’année 93 le chaos s’installe dans le pays , et les intimidations redoublent contre Amara Achour et son groupe d’ami , l’administration leur interdit toute activité culturelle , ils sont taxés de « d'apostasie » , de « complotisme » , de « kabylisme» (sic)  …Djamel mazigh se souvient  «L’été 93 avec  Amara  nous avions visité l’Italy et avions séjourné quelques jours ,  lorsque nous revînmes à Zoui , on a fait propagé une rumeur selon laquelle nous serions  financé par le Vatican pour fonder une église à Zoui ! » .

Loin d’être découragés , Amara Achour continuera son combat , avec du Verbe cette fois , il écrit plusieurs poèmes , dont un sera chanté par Massilia , fondera avec ces amis l’association « Igoudher » en 1999 qui sera enfin agrée et qui se distinguera par  son activité prolifique .

Le 13 mai 2004 , la petite commune de Tkout se révolte contre l’injustice et l’arbitraire , la répression fut sauvage , c’est Mayu Aberken ! , Amara Achour et ces amis ne pouvaient pas rester de simples spectateurs  , ils organisent des marches et des sit-in devant la gendarmerie de Zoui en  solidarité avec leur frères de Tkout , plusieurs seront arrêtés et traduit devant la justice  , ils s’en sortiront avec de lourdes condamnations .

Début 2011 il découvre qu’il a un cancer broncho-pulmonaire  en phase avancée , il livrera un ultime combat contre la tumeur et s’éteindra le 30 novembre 2012 laissant derrière lui une femme et trois enfants .

Tous ceux qui l'ont connu gardent de lui l'image d'un homme chaleureux , affable et d’une grande générosité .

2 commentaires:

  1. rab ath yerham,, sna ghth mlih dha medukkel ino

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  2. Amara était toujours et se restera un symbole de la Résistance Chaoui,Repose en paix camarade..

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