vendredi 28 décembre 2012

"Ichaywen" remporte le premier prix du festival national de la chanson amazigh de Tamanrasset


Un membre d'Ichawyen recevant le premier prix

La dernière édition du   festival national de la chanson amazigh  à Tamanrasset , s’est clôturé  jeudi  dernier  avec la consécration du groupe « Ichawyen » qui s’est adjugé le premier prix de cette édition  , la deuxième place de ce festival est revenu au chanteur Abaz Mohamed de la wilaya de Ouargla tandis que la troupe Awal de Beni Ouarthilane  de Sétif  termine le podium du festival , le prix  mention spéciale du jury,  a été quant à lui attribué au musicien Targui Badi M’Barek de In Guezam .  

Le groupe Ichawyen est composé de jeunes musiciens  de la ville de Khenchela  qui jouent ensemble depuis  2008 , cette consécration va sans doute donner des ailes au groupe « Ichaywen »  et faire connaitre sa musique pour le grand publique , c’est tout ce qu’on leur souhaite .

dimanche 25 novembre 2012

Tachawit fait son entrée à la radio de Tebessa



La radio régionale de Tebessa a présenté  aujourd’hui dans sa grille de programme un journal d’information  en tachawit et ce pour la première fois dans l’histoire de la radio, une nouvelle qui a été accueillit avec enthousiasme de la part des  auditeurs de la radio de Tebessa qui vont finalement pouvoir  écouter les informations dans leur langue maternelle, ces derniers espèrent  que l’exclusion dont elle est victime Tachawit dans le champs audio-visuel va prendre fin  et que la radio de Tebessa va consacrer encore plus de temps pour des émissions en tachawit dans sa grille de programmes  .
Pour rappelle  la radio de Biskra a consacrée un journal d’information et une émission en  Tachawit dans ces programmes  pendant  l’été dernier avant de suspendre  l’émission  et le journal pour des raisons inconnues  , quant à la radio de ‘’Souk Ahras’’  seule l’arabe est de rigueur et Tachawit demeure  toujours  banni  aux mépris de tous les chawiphones de la Wilaya .

lundi 5 novembre 2012

portrait d'un poète ; Yahia Aïdi

Yahia Aïdi né le  27 / 05 / 1972 à Timsunin est un poète et parolier chaoui ayant écrit plusieurs chansons à succès pour des chanteurs chaouis notamment  Mihoub  et Smail Ferrah .  
Yahia Aidi  était fasciné par les mots depuis sa plus tendre enfance,  il s’est  découvert très tôt une passion pour tachawit la langue de ces ancêtres, il  commença à composer des poèmes  à l’âge  de 14 ans, les mots se révélèrent à lui dans toute leur diversité sonore, scripturale et suggestive. Il  découvrit   la force du verbe  chaoui, la beauté de la langue et la culture chaouie à la suite d'une prise de conscience douloureuse de sa  situation socio-politique .La rencontre avec le chanteur Mihoub fut  décisive,  les notes de la mandole  épousèrent les mots du poète. Entre les  deux hommes la connivence est grande et la magie opère , du mariage de la note et du verbe naitront des classiques de la chansons chaouie .


De façon humble et à travers des mots simples Yahia Aidi puise son inspiration dans  la source intarissable de la littérature orale chaouie , celle des  conteurs traditionnels et Irahaben .


Abri
:

amɣi  yasro tirugza

Amadièz yira tisefra 

Ergèz yadja tidukla

Tafuket  yarnet ussegna

Anzeyoum
ineɣ yadjala 

Yassiwel amrir fakrus yanna

Anelme
yassaɛreq tawriret


Idali y way nasla assa feles annu
ɛa

Abri
n-tikli uytmira

Ti
i tawit tumla

Seg maqren
ɣer umazian

Atnedj
-asbiret

A wes
ɣaden surfith

Tawmet n-uzor tifith

Assa namlayen fallem a tamazight

Assefru n-tarwa n-tarwa ,

Madièz
ɣer amraw asiwalla

Am
ɣid talaɣet tagrawla

Assitem yasfadh ammatta

Ixfawen deg janna rafden

F-tumret d’uzor nehni adjullen

Idj n-wabrid adu iren

Dway d-iswi n’imazighen.

mercredi 17 octobre 2012

Abderezzak Sellaoui , l'Aurès au bout de la pallette



Abderzzak Sellaoui est un jeune chaoui de la région d’afraqso (Bouhmama) , jeune homme passionné, partagé entre son amour pour son Aurès natal   et son goût pour la peinture , ces deux  passion conjugué vont  le pousser à créer un univers  propre à lui , de la nature auressiene jusqu’à la lointaine Numidie ,  les peintures de A. Sellaoui sont autant d’interrogations sur l’identité chaouie  et sa place dans ce monde d’aujourd’hui .





 A l’image de sa palette qui est  toujours en constante  évolution , A Sellaoui est toujours à la recherche de nouvelles sensations  qu’il puise dans son entourage et dans la beauté sauvage de la nature auressienne dont il s’est imprégné depuis sa tendre enfance .

Cet artiste  autodidacte ne rêve aujourd’hui qu’une chose , que  des maisons de culture lui ouvrent leur  portes afin qu’il puisse exposer ces tableaux  et les faire découvrir au grand public. 





vendredi 27 avril 2012

Amirouche Ighounem , la guitare en guise d’arme


Amirouche Ighounem
Né le 4 février 1965 à Timsounin (M’chounèche,  Aurès  méridional, Timsunin en chaoui est le pluriel de Tamsunt ‘’ paradis’’ )  dans une famille modeste  mais affectueuse et ayant un goût prononcé pour la musique et le chant , en effet ,  petit , Amirouche  fut élevé dans un entourage où la musique rythmait la vie quotidienne du ménage  comme il était le cas depuis toujours dans la société auressienne  ,  sa mère chantonnait  des veilles complaintes chaouies   avec le rythme monotone et régulier du métier à tisser    , ou encore une romance de quelques bandits d’honneurs chaouis , ces héros de la mémoire collective , son père ne fut pas en reste ,  chanteur et danseur dans les groupes  traditionnels d’Irahaben  , il écrivait des poèmes à ces heures perdues , le petit Amirouche  chantera un poème de son père lors d’une fête de mariage d’un proche . Ces parents vont lui transmettre cette sensibilité artistique  qui va être déterminante  ensuite dans son choix d’embrasser  une carrière musicale.
A peine 10 ans Amirouche reçoit un cadeau d’un ami, une cassette de la chanteuse Dihya , il s’empresse de chercher un lecteur de cassette qu’il réussit à dénicher avec peine , il découvre pour la première fois  la voix enivrante de Dihya ,cette découverte  renforce encore   plus ces penchants pour la musique et le chant et laisse chez lui une empreinte indélébile.
A l’âge de 15 ans,  son père l’envoie à Biskra pour suivre des études en paramédical, le jeune homme avait un autre plan pour son avenir, au grand désespoir de son père Amirouche laisse tomber ces études  et suit sa passion , avec des jeunes de son village Mohamed Salah Gémaoui , et Gaga Gémaoui notamment , il vont monter un petit groupe et jouerons de la musique   , remarqué par un animateur culturel Mohamed Zaârouri  ce dernier va les encourager et leur permettre de se produire dans les rares évènements culturels qui se tenaient alors à Timsounin , petit à petit Amirouche et ces amis en explorant  le patrimoine musical chaoui vont trouver leur propre  style qui va se révéler comme un  véritable souffle de modernité  pour la chanson chaouie , le groupe prendra le nom d’’’ Ighounem’’( les roseaux )  et sortira son premier album en 1990 avec des paroles d'Elhadi Bouras et Mohamed Chaâben  .
Ensuite , seul Amirouche va aller à Batna et préparer son deuxième album , la photo de la pochette est réalisée par le peintre Cherif Merzougui , ce dernier est décédé peu de temps après , très affecté par cette subite perte ,   Amirouche va lui dédier une chanson  ‘’Cherif merzougui’’  qui sera le titre de l’ album qui sortira en 1992  grâce à l’ aide de l’édition ‘’Aurès Music’’ , désormais la voix de Amirouche est connue dans les quatre coins des Aurès , il acquiert  une notoriété incontestable auprès des jeunes chaouis dont il est devenu le porte-parole , ce succès et le caractère revendicatif de ces chansons vont  lui valoir  les foudres du pouvoir  qui supporte mal qu’un jeune chaoui puisse dénoncer ouvertement  tous les maux qui rangent la société et revendiquer haut et fort son identité berbère .Cependant le vent lugubre de la  décennie noir ne tarde pas  à souffler sur l’Algérie la plongeant dans un chaos sanglant , les temps sont difficiles pour Amirouche comme pour la plupart des artistes algériens , il continuera la lutte pourtant  « D’un côté il y avait le pouvoir qui nous harcelait tout le temps pour nous réduire au silence et de l’autre la violence aveugle des hordes terroristes , au milieu des crépitements de balles  et des explosions  je n’avait que ma guitare pour me défendre » dira-t-il quelques années après .
En 1996  il fait la rencontre d’un petit flutiste Lazhar Maâchi dit Zozo avec qu' il se liera d’amitié et sortira son troisième album ‘’ussen’’ à Biskra qui le consacrera  comme le chef de file des chanteurs chaouis engagés. Ces chansons sont considérées  aujourd’hui comme des classiques incontournables de la chanson chaouie contemporaine, ‘’Inassen  adhahwen’’    ,  ‘’ tarwa n-idurer’’ hommage aux jeunes chaouis  dont les rêves naissants se brisaient contre l’écueil de la pauvreté , l’arbitraire et  l’injustice  sociale, les écoliers qui ont sortis dans les rues un certains printemps de l’année 80 ou encore ceux qui ont été fauchés par les balles le 5 octobre 1989  ''Imeɣben'' ,  ‘’Innagurra’’ dénonciation des archaïsmes qui rangent le flanc de la société chaouie , taɛrochit (tribalisme) , perte d’idéal  , conformisme , immobilisme , autant de tares que les chaouis trainent comme des boulets ,    ‘’Tarwa n’ilfen ‘’ pamphlet  implacable contre la mafia  corrompue qui gouverne l’Algérie  , Amirouche chantera aussi la bravoure des héros chaouis , Ug Zelmad , Ben Boulaïd , Si El Haoues , et Abass Laghrour . 
 De Paris où il s’est exilé depuis des années, Amirouche Ighounem  prépare sont nouveau  album qui va sortir bientôt avec des paroles signés Mohamed Janbia .

mercredi 11 avril 2012

Mihoub , La voix de l’Aurès

Mihoub  Abdessalem
« Mihoub  Abdessalem » de son vrai nom est le chanteur chaoui qui a incarné le plus l’âge d’or de la chanson chaouie  engagée, il est le symbole de toute une génération de jeunes militants de la cause amazigh dans les Aurès, né le 19/10/1960 à Timsunin ( M’chounèche , la belle oasis du sud de l’Aurès  qui dépends administrativement de la wilaya de Biskra dont elle est distante de 30 km )  Mihoub est considéré (avec  Amirouche)  comme le  précurseur de la chanson revendicative chaouie .
 Ce petit  bonhomme , vif, connu par sa mandole et sa  discrétion légendaire se remémore ses  débuts dans la  musique à la fin des années 70  «  on était un groupe de jeunes  copains pour qui la musique constitue le seul refuge pour échapper à la dureté du  quotidien   , dans  la fraicheur  des palmeraies de Timsunin au milieu du ruissèlement  monotone d‘Ighzar Amellel ,  on jouait souvent  de la guitare… » , « … quelques années après on a voulu enregistrer notre premier   album mais avec notre music protestataire  et frondeuse  la quête d’un éditeur  s’est révélé un vrai parcours de combattant »  se souvient Mihoub , leur première chanson va être enregistrée en  1989 ( Sililumt a lxalèth ) et un album en collaboration avec Elhadi Boures  qui écrira  les paroles ,  dont les évènements sanglants d’octobre 88  vont être le sujet principal , il sera suivi d’un deuxième  ‘’ Akkerd falek  a yarguèz ‘’ en 1992 qui va être la révélation de la chanson chaouie , le public va découvrir une nouvelle façon de chanter en chaoui , loin des vieux poncifs de la chanson festive et folklorique , la musique de Mihoub va s’inscrire dans l’idéal du printemps berbère , et reprendre ces revendications , l’officialisation de Tamazight , la reconnaissance de l’histoire berbère et son rôle primordial dans l’identité et la personnalité algérienne  ,réhabilitation de  la mémoire des  héros amazighs ; Dihya , Massinissa , Jughurta ….etc. La chanson ‘’Akkerd falek  a Yerguèz’’ ( qui a donné  le titre de l’album ) est une exhortation aux jeunes chaouis de  se réapproprier leur histoire et leur identité , ‘’ Deg nebdhu’’ ( en été ) cette chanson  est une chronique de l’été particulièrement chaud de 1992 et son lot de désordre après l’arrêt du processus électoral , ‘’Ilabazen’’ une critique au vitriol de l’intégrisme islamiste et son projet  obscurantiste qui constitue une menace pour l’Algérie , cette prophétie va malheureusement  s’avérer juste quelques années plus tard  , cette chanson et l’engagement résolu  de l’artiste en faveur d’une société démocratique et son rejet de la diktat intégriste va lui valoir l’ire des hordes du GIA qui dans leur funeste  entreprise d’élimination des intellectuelles et les artistes algériens vont  inscrire Mihoub dans leur liste noir , lequel loin d’être intimider par les menaces de mort  qu’il reçois régulièrement  , sortira  son troisième album ‘’ Tidhet’’ en 1995 avec le concoure du poète Yahia Aïdi qui va devenir  son compagnon de route et qui va écrire les paroles du quatrième album sorti en 2002 , et le cinquième en 2008 ‘’Amlayam’’ .
 Dans cette  carrière riche de plus de 25 ans, consacrée  à la défense de la culture chaouie ,  Mihoub  a eu à surmonter  moult  obstacles «  pendant la décennie noir , en plus du danger terroriste omniprésent , nous avion dû faire contre l’acharnement du pouvoir à combattre toute forme d’expression de l’identité chaouie , ainsi lors des  galas  certains commis de l’Etat dans un excès de zèle se transforment en de véritables  inquisiteurs  pour nous demander de ne pas chanter telle ou telle chanson , ce qui nous empêchait pas de la chanter une fois sur scène » dit-il avec un sourire  malicieux , et d’enchainer  «  Aujourd’hui  la chanson chaouie engagée est malheureusement délaissée au profit de la chanson festive et folklorique  plus facile à faire et à commercialiser , en l’absence de prise de conscience salvatrice cette musique qui était le fer de lance de notre combat va disparaitre à jamais » conclu-t-il avec amertume .
 Aujourd’hui Mihoub est professeur de musique à Timsunin , il n’hésite pas à encourager  les jeunes  artistes en herbes et leur prodiguer  des conseils  pour l’émergence  d’une relève capable de reprendre le flambeau de la lutte .

vendredi 6 avril 2012

La 10 ème édition du Festival de la poésie amazighe


Fiche artistique de l'évènement 

La 10ème édition du Festival de poésie d’expression Amazighe à Ait Smaïl (Bgayet) organisée par l’Association Culturelle Adrar n Fad (ACAF) s’est tenu cette année du 22-25 mars , cette édition était parrainée par le groupe du rock kabyle les « Abranis » et a connu la participation de pas moins de 145 poètes, venant de 12 wilayas du territoire national , Targui , Chalhi , Chanoui , Ouargli , Chaoui et kabyle se sont donnés rendez-vous dans la maison de jeune du petit village d’Aït-Smaïl qui s’est transformé pour l’occasion en une ruche d’abeille  bourdonnant d’émotion  et de poésie , les poètes et les poétesses se sont succéder  à la tribune  pour déclamer leur poèmes devant un public subjugué et sous le regard attentif du membre du jury composé d’éminents spécialistes de la poésie et  littérature berbère .
Younes aghougali déclamant son poème
En marge du concours de la poésie, plusieurs activités artistiques et culturelles ont été organisées , des expositions diverses, des pièces de théâtre, des ateliers de formation,  un ateliers d’écriture de tifinegh , une conférence  animée par M. Abd Elmouttalib Elazizi un enseignant de Tamazight à l’université de Fès et ayant pour thème « La poésie amazighe au Maroc » .
Kamel Tihmamine
Côté chaoui , seulement deux poètes ont marqué leur présence dans  ce festival ;  Kamel Tihmamine ,et Younes aghougali qui ont néanmoins   laissé une bonne impression .
L’édition de cette année qui était à l’instar des précédentes, une réussite de l’avis des participants et du public  s’est clôturée le 25 mars avec la remise des prix aux auteurs des meilleures œuvres poétiques après évaluation du  jury , le festival est terminé  en beauté avec une  soirée musicale animée par  les ‘’Abranis’’ .

mardi 21 février 2012

Portrait d’un poète : Djamel Mokhtari


Djamel Mokhtari
Djamel Mokhtari  est un poète amateur comme il se défini lui-même, cet ancien instituteur de français à la retraite taquine volontiers la muse à ces heures perdues, et dans son petit village de T’kout haut perché sur les hauteurs des Aurès, ce n’est pas les sujets qui manquent, ses thèmes de prédilection il les puise généralement dans son entourage immédiat, mal vie, bureaucratie, absence des  libertés individuelles, népotisme…Etc., Djamel Mokhtari pourfend les vices  , les travers et  les aberrations de ces contemporains et plaide pour une nouvelle Algérie débarrassée de tous ces maux .
En plus d’une vingtaine  de  poèmes écrits en français, Djamel Mokhtari écrit des monologues en tachawit  dans le même style, en portant un regard ironique sur certain comportements du quotidien, sous une plume acérée   il s’amuse à traquer  les contradictions  de notre société pour mieux les dénoncer, et le tout dans un style simple et plaisant .

L’indifférent : (extrait)
Je suis descendu du bus avec mon indifférence
Je ne connais ni le chauffeur ni son receveur
Encore moins les voyageurs
 Peu importe
C’est un spectacle qui me laisse indifférent
Je marche
Le ciel est gris
Je crois qu’il est indifférent lui aussi !
Autour de moi tout est gris, tout est décevant
Les immeubles qui se dressent
Les arbres qu’on a coupés
Les forêts qu’on a brûlées
Tout sent le stress
Les belles voitures, les vendeurs qui crient
Les mannequins de la vitrine
Les robes en crêpe de Chine
J’en suis indifférent
Les informations du soir qui parlent du terrorisme
De la guerre en Irak
De la grippe aviaire
De l’enrichissement du nucléaire
L’émigration clandestine
Les élections en Palestine
La dévaluation du dinar
 la hausse du yen du dollar
le jugement de Saddam Hocine
Les visites de poutine
Les positions de ‘’Khadim El Haramèine’’
Cela m’est indifférent …




Les pneus : ( écrit en 2001 pendant des évènement de la Kabylie, extrait )
A tous les pneus du monde
Qui n’ont jamais voulu se donner la main
Et faire un grand cercle autour de la terre
Aux pneus qui devraient  pendre au bout d’une corde
Et blanchi par ….. la concorde
A tous les pneus noirs séparés des blancs
Par le mépris, la haine et la discorde
Aux pneus africains devenus américains !
A tous les pneus noirs de colère et de fumée
Brûlés ‘’vifs’’ à T’kout , à Tizi-Ouzou …
Ou en Palestine
Aux pneus suspendus sur les terrasses des maisons
Pour éloigner le mauvais œil !
A tous les pneus qui nous ont portés
Transportés et supportés
Aux pneus abandonnés par leur véhicule
 Qu’ils ont véhiculé
Et qui en signe de reconnaissance
Les jette, chaussent d’autres … qui subiront le même sort
A tous les pneus criblés de balles
Dans les faux barrages !
Aux pneus qui souffrent aux bords des routes
 Aux intempéries
A tous les pneus qui nous ont gouvernés !
Aux pneus qui nous ont berné
A tous les pneus innocents
Qui croupissent aux fonds des prisons !
Aux pneus coupables
Qui se gobergent dans les salons !
 A tous les pneus joufflus, ventrus et corrompus
Ils crèveront un jour !

mercredi 18 janvier 2012

Le Yennar chaoui, une fête qui défie le temps

Femme chaouie cuisinant
Il y a quelque jours les chaouis ont célébré à l’instar des autres peuples amazighs le ‘’Yennar ‘’, le jour de l’an amazigh ( ixef n-ussugès, ou Amenzu n-Yennar ) , ainsi on est entré en l’an 2962 de l’ère amazighe .
Le Yennar (Yennayer  dans d’autres régions amazighes)  coïncide avec le 12 janvier du calendrier grégorien, il marque le premier jour du calendrier agraire chez les berbères qui sont  très liés à la nature et des cycles de végétation,  régis par la succession des saisons  du fait  du  régime de leur  vie qui est étroitement lié à la terre.
‘’Yennar’’ cette importante fête amazighe célébrée presque dans toute l’Algérie semble perdre chaque année de son importance, dans l’Aurès où elle a pourtant rythmé la vie des chaouis depuis des millénaires, elle a perdu aujourd’hui  de son éclat et plusieurs des rites qui l'accompagnaient    sont tombé en désuétude surtout dans les milieux citadins du pays chaoui , où   de plus en plus de jeunes ignorent presque tout de cette importante fête .
Pourtant dans plusieurs régions de l'Aurès les rites entourant la fête de Yennar demeurent  à ce jour intacts, ils sont observés avec la même rigueur depuis des siècles, ces rites divers et complexes  à grande teneur symbolique   demeurent  à ce jour peu  explorés     faute  de spécialistes dans le domaine.
Pour les chaoui le jour du Yennar était un repère chronologique important dont dépends toutes les activités agricoles qui rythme la vie du chaoui , tous les travaux agricoles doivent être terminés sinon interrompu ( cueillette d’olive par exemple) , les métiers à tisser doivent impérativement être enlevés ,  la journée du  12 est appelée ‘’Yennar aqdhim’’ ( Yennar l’ancien) , et celui du 13  Yennar ajdidh ( le nouveau yennar) .

Yennar aqdhim : on considère la journée du 12 comme le dernier jour de l’année qui s’achève (d’où le nom yennar l’ancien), le repas doit être préparé à base d’anciens ingrédients,  le met le plus populaire est ‘’ lɛich’’ préparé avec de la viande séchée (qu’on a salée et gardée à cet effet depuis longtemps) , tous les membres de la famille
Tassirth
 doivent être réunis autour du repas et ne doivent pas se lever avant qu’ils soient rassasiés pour conjurer la famine de l’année qui se profile .
Yennar ajdidh ( Athrer) : la journée ( du 13 )  commence par le nettoyage et l’embellissement de la maison la même chose pour l’étable et la cour , les caches des céréales ( Tisserfin ) , on renouvelle  le contenu des sacs à grains ( tachluth) de semoule , riz , fève …. , les vielles femmes de la maison ( Timgharin) procèdent aux changement des pierre de l’âtre ( inguen n-ilmassi) cette action revêt une importance capitale pour les chaouis et dont l’exécution se fait en respectant minutieusement une cérémonie préétablie .
Ensuite la vielle femme cueille  une plante spécifique ‘’ Adheryis’’ et la ponde au seuil de la maison afin  d‘empêcher les  mauvais esprits d’entrer et chasser le mauvais œil, il n’est pas superflu d’embaumer le verger de plante aromatiques pour le prémunir aussi de ces maléfiques puissances invisibles.

La  femme ( souvent la grand-mère ) prends les deux pierres de l’âtre  ( on laissant celui de droite, ing afussi ) dans un sac ( taklut) et sort accompagnée des enfants de la maison , la grand-mère  en choisissant les nouvelles pierres se livre à une sorte de
La femme chaouie ne se contente pas des travaux domestiques
lecture et d’interprétation des signes et des présages , par exemple si elle soulève une pierre et qu’elle trouve en dessous   un mille pattes la vielle sage en conclue que le bétail va s’accroitre , un insecte augure d’une bonne année agricole …. Etc.
La ménagère après avoir changé  les ustensiles de cuisine usagés, renouvelé   le balai traditionnel ( tafarrat ) , elle prépare iɛnen n-yennar  ( petites galettes) en quantité importante en sorte que chaque membres de la famille ,  proche , voisin ainsi que chaque objet aura son ‘’ taɛnunt’’ , la meule traditionnelle (Tassirt) , le métier à tisser ( Azzeta) , le foyer du feu ( ilmassi) auront leur galette  ….etc.  (et  même le chat n’est pas en reste) , le père de famille sur sa mule suivi des enfants  tout joyeux et contents parcoure les environs pour donner à chaque voisins sa petite galette , ‘’ iɛnen n-yennar’’ reçus rentre dans la préparation du ‘’Zirawi ‘’ qu’on mange avec le ‘’Achexchux’’  au déjeuner .
Amensi n-yennar ajdidh ( le diner de yennar ) est le point culminant de cette fête , toute la famille se ressemble dans la maison de l’aïeul , du grand père ou du fils ainé autour du couscous au dinde ( le dindon doit remplir certaines conditions ,  taille , couleur du plumage …etc.),  on mange copieusement et on dispose des cuillères des absents .

Les rites de Yennar reflètent  le foisonnement des croyances et des superstitions des chaouis qui ont survécus  à des siècles d’oralité, lesquelles doivent aujourd’hui faire l’objet   d’études de la part des spécialistes et d’intérêt accru  de la part de tous les chaouis afin de les préserver contre l'oublie  et de  les perpétuer.