mercredi 28 août 2013

Tkut célèbre Tamaɣra n tmanzuth




Thamaghra n Tmanzuth (Tamaɣra n tmanzuth, la fête de l’automne) est  un héritage culturel et social plurimillénaire que partagent les chaouis et tous les berbères, elle marque la fin de l’été et le début de l’automne, c’est-à-dire la nouvelle  saison agraire   .

Jadis célébrée dans tout les Aurès , aujourd’hui , seule la ville de Tkut fête Thamaghra n Tmanzuth  , pendant trois jours 28, 29 et 30 Août   le célèbre marché de la ville accueil plusieurs marchants ambulants et agriculteurs qui viennent échanger  leur produits  contre d’autres ( troc), ces produits sont essentiellement   des fruits de saison tels que les figues (imatchan) , les raisins (thizurin) , les pommes (adhaffu)  , les grenades (aromman) , les figues de Barbarie (L’handi ) ….ect même si  ces dernières années  les habitants de T’kout voient avec amertume l’envahissement du marché par des produit manufacturés et autre babioles importés de Chine.

Lam Uglidh ou le songe de Massinissa
D’après la tradition Thamaghra n Tmnazuth est fêtée à T’kut depuis 2 000 ans, et serait instaurée par le roi Massinissa, lequel  dans sa volonté de sédentariser les Numides  déclara à ces derniers  que la déesse Tanit  (déesse de la fertilité)  lui ai apparue dans un rêve pour l’exhorter  lui et ces sujets à travailler la terre et la vénérer ;en échange de quoi elle leur promis prospérité et abondance .

Le roi instaure ce marché au commencement de l’année agraire pour marquer son allégeance  à la déesse, et à partir de ce jour le marché fut baptisé Lam Uglidh (marché du roi, Lam ; signifie marché , on le trouve dans plusieurs nom de villes numides, Lam-bèse, Lam-biridi ….etc.)  Ce nom tombera en désuétude et le marché prendra le nom de Tamaghra n tmanzuth.

Thamaghra n tmanzuth aujourd’hui

On doit la préservation de  ce  patrimoine culturel millénaire au mouvement associatif et aux jeunes de T’kout qui  malgré les difficultés font leur possible pour maintenir en vie cette veille tradition  , ainsi pour Thamaghra n tmanzuth de cette années les organisateur ont concocté un riche programme qui s’étalera sur  trois jours  , au menu plusieurs conférences sur des thèmes ayant trait à cette ancienne fête qui marque le début du calendrier agraire chez les Chaouis , des expositions de produits artisanaux seront également présenté au public ainsi que des pièces de théâtres.
La manifestation sera clôturé pour un grand gala animé par une pléthores d’artistes chaouis ainsi que d’autre venu de Kabylie ; Djo , Amirouche Ighounem , Massinissa, Mihoub , Ishem Boumaâraf , Numidas , Izenzaren , Sebti Tamureth , Issam Bouglada , Massipsa , Boujamâa Agraw ( Bejaïa) et Saïd Matoub ( Tizi Ouazou) .

Thamaghra n’Tmenzuth n’est pas uniquement un marché où l'on fait ces emplettes  mais tout une ambiance , de fête ,  d'échange et de symbiose entre les chaouis , et ce depuis  2000 ans .

vendredi 23 août 2013

Affaire de Gaya Ouchen , Me Zerguine saisi les instances internatinales



Malgré les pressions  que Mme Ouchen
a subit à la maternité , elle n'a pas cédée
elle et son mari souhaitent que Gaya soit enfin
inscrit à l'état civile d'Arri .

Après avoir déposé une requête auprès du procureur de la république du tribunal d'Arris pour contester le refus de l’état civil de la mairie  d’inscrire un nouveau né sous le prénom de Gaya , maître Kouceila Zerguine a officiellement saisi MM. Mutuma RUTEERE (rapporteur spécial sur les formes contemporaines de racisme, de discrimination raciale, de xénophobie et de l’intolérance)  James ANAYA (rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme et des libertés fondamentales des populations autochtones ) , Mme  Farida Shaheed (rapporteuse Spéciale sur les droits culturels  )  , « En tant qu’avocat de Mr Ali OUCHÈNE et membre du conseil national de la ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), je sollicite votre intervention urgente afin que le fils « Gaya » puisse être inscrit sous ce prénom berbère algérien. » écrit-il dans sa lettre ; Me Zerguine rappel que l’affaire de Gaya est loin d’être un cas isolé « La situation de « Gaya » est à l‘image de nombreux nouveaux nés qui vivent la même situation chaque année » , et  l’avocat d’inviter ces instances internationales à  « demander auprès de l’État Algérien des explications sur la situation de refus d’inscrire les nouveaux nés sous les prénoms berbères »

jeudi 22 août 2013

Ali ouchène ; « '' Gaya'' est un prénom de mes ancêtres et j’ai le droit de le donner à ma progéniture »

Ali Ouchène le père du nouveau né « Gaya » que l’état civile d’Arris refuse d’inscrire  jusqu’à ce jour , affirme sa volonté de continuer son combat pour que son fils puisse porter le nom de son illustre ancêtre, le roi « Gaya ».

Ali Ouchène n’est pas un inconnu dans le milieu militant chaoui , membre actif du MCA ( Mouvement Culturel Amazigh ) il fut le disciple de Tahar Achoura à l’université de Batna , Ali Ouchène  était parmi les  initiateur de la revue Tamusni que les étudiants chaoui diffusaient à l’époque malgré  les intimidations de l’administration de l’université , il est également poète .

- Comprenez-vous la décision de l’Etat civile d’Arris qui refuse d’inscrire votre fils Gaya ?

- Ali Ouchène :Je ne la comprends pas, parce qu’elle est injuste et ne repose sur aucun fondement, « Gaya » est un prénom de mes ancêtres et j’ai le droit de le donner à ma progéniture,  il y a une volonté cachée de combattre l’identité amazighe sinon comment expliquer toutes les pressions dont ma femme était victime à la maternité, les infirmières ont tout tenté pour la dissuader de donner à Gaya ce prénom, les unes lui disait que c’est un prénoms étrangers les autres qu’il serait harem  (sic) …. Leur efforts ont été vaine, elle n’a pas cédée.
-  Comment les choses se sont passées à la mairie d’Arris ?

-    Ali Ouchène : Je me suis présenté à l’Etat civile avec les documents requis dont le but d’inscrire mon fils sous le prénom de Gaya, j’étais surpris par le refus de l’agent, il m’a d’abord demandé la signification du prénom, je lui ai expliqué l’histoire du roi numide Gaya qui a régné sur la Numidie orientale , il fut le dernier parce que son fils Massinissa l’a réunifié avec l’occidentale , l’agent s’est concerté avec ces collègues avant de me dire que  je peux choisir Massinissa ou Juba ou n’importe quel autre prénom , et pas Gaya parce que  ce dernier n’existe pas dans la nomenclature .

-  
Le prénom de Massinissa est permis mais pas celui de son père ! drôle de logique, mais le prénom Gaya figure dans la nouvelle nomenclature qui a été divulguée par le ministère de l’intérieur il y a quelques mois ?   


-   
Ali Ouchène : C’est que j’ai essayé d’expliquer à ces agents, Gaya existe effectivement dans la nouvelle nomenclature, mais ils m’ont fait savoir qu’ils n’ont rien reçu et que cette nomenclature mettrait sans doute des mois à entrer en vigueur  ce qui contredit les propos du premier ministre qui a déclaré que ces prénoms sont adoptés à partir du moment de la divulgation de la nomenclature.


-  
Vous aviez saisi la ligue algérienne des droits de l’homme ?


-  
Ali Ouchène : Effectivement, j’ai contacté la LADDH par l’intermédiaire de Me Kouceila Zerguine qui a introduit  une action en justice auprès du tribunal d’Arris pour contester cette décision. Il m’a promis de faire tout pour que je puisse enregistrer Gaya dans l’état civil, le recours aux instances internationales n’est  pas exclu.


-
Votre dernier mot ?

-    Ali Ouchène : Pour moi mon fils s’appel Gaya et s’appellera Gaya, je me battrai jusqu’au bout pour ça, dussé-je aller devant toute les juridictions, Gaya est un authentique berbère, mon fils le sera aussi.

lundi 19 août 2013

Match de l’équipe nationale, un jeune empêché d’assister à la rencontre parce qu’il portait un drapeau chaoui !



une chaouie arborant un drapeau chaoui , Toronto Canada

Les matchs de l’équipe algérienne de football connaissent  un grand engouement  auprès des jeunes , les stades notamment celui Tchaker de Blida où les Verts ont élu domiciles ces dernières années affichent souvent complet de longues heures avant les rencontres .Les supporters algériens connus pour le ferveurs et leur amour pour l’équipe nationale assurent souvent le spectacle , les gradins du stade de Blida  se transforme à chaque match en grand carnaval de couleurs et de lumière , une foule bigarré arborant drapeaux et fanions de tous les couleurs ajoute un grain de sel aux rencontres des Verts , si toute sorte de drapeaux sont tolérés dans nos stades , brésiliens , anglais , Jamaïcain , italien , celui du Barça , du Milan AC , avec des posters de Kadhafi , de Saddam , des fois des immense banderole flanquée de croix gammées , ou  tout simplement des drapeaux salafistes ,   la mansuétudes des stadiers et agents de sécurité  a cependant des limites , le drapeaux chaoui et panamazigh  y sont rigoureusement interdits  .La semaine dernière lors d’un match amical opposant l’équipe nationale algérienne à un autre pays Africain un jeune chaoui originaire de Sétif a été empêché d’accéder à l’intérieur du stade. Le motif : le supporteur en question portait un drapeau chaoui (fond jaune flanqué d’un Z noir, inspiré de celui du rois Massinissa) selon  des responsables du MAC (Mouvement pour l’Autonomie du pays Chaoui) , ces derniers dénoncent un acte raciste et une gravissime atteinte aux chaouis et aux berbères en général .
L’acte de ces policiers démontre une fois de plus les instructions données aux agents d’ordres de lutter contre tout ce qui symbolise la culture amazigh, notamment chaouie  et kabyle.


samedi 17 août 2013

Contribution : La liste des 300 prénoms amazighs. Un progrès d’un goût inachevé



Me Kouceila ZERGUINE


Cinquante et un an après l’indépendance, la reconnaissance « effective »de l’identité berbère émerge de nouveau sur la scène nationale. Pour cette fois-ci, il ne s’agit pas d’un rappel innocent de la reconnaissance de la langue tamazight (Berbère),
[comme étant une langue officielle] encore moins, un sincère plan national pour la généralisation de l’enseignement de cette langue maternelle (en net recul depuis 1999), mais plus tôt,la validation par le ministère de l’Intérieur d’une liste de 300 prénoms amazighs (selon la presse nationale).

Un progrès tant espéré qui soulève cependant plusieurs interrogations sur l’origine de cet éveil tardif et prompt à la fois.Si nous nous rappelons bien la mésaventure,de certains parents, qui se sont vu refuser par l’officier de l’Etat civil d’Oran l’inscription de leur nouveau-né sous un prénom amazigh(en l’occurrence Massilia).Un épisode qui rappelle suffisamment le désarroi et l’arbitraire vécus chaque année par d’autres familles, voulant eux aussi des prénoms berbères pour leurs progénitures.

Un embarras qui persiste depuis l’indépendance,d’où le recours cette fois-ci,aux instances internationales, chargées de la protection et de la promotion des droits de l’homme, (les rapporteurs spéciaux de l’ONU…). Ceci pour faire valoir des droits les plus élémentaires au niveau national.Sur tout que l’Etat Algérien s’était engagé « de son plein gré »,à respecter les conventions et traités internationaux ratifiés, notamment la convention internationale sur l’élimination de toutes formes de discriminations raciales(1).  Cette dernière prévoit clairement dans son article 2 que «… Chaque Etat partie s'engage à ne se livrer à aucun acte ou pratique de discrimination raciale contre des personnes, groupes de personnes ou institutions et à faire en sorte que toutes les autorités publiques et institutions publiques, nationales et locales, se conforment à cette obligation; b) Chaque Etat partie s'engage à ne pas encourager, défendre ou appuyer la discrimination raciale pratiquée par une personne ou une organisation quelconque; c) Chaque Etat partie doit prendre des mesures efficaces pour revoir les politiques gouvernementales nationales et locales et pour modifier, abroger ou annuler toute loi et toute disposition réglementaire ayant pour effet de créer la discrimination raciale ou de la perpétuer là où elle existe ».Ce dernier paragraphe n’a d’ailleurs jamais suscité l’intérêt du gouvernement Algérien pour réexaminer le décret n°81-26 du 7 mars 1981 (portant établissement d'un lexique national des prénoms).

Cela s’applique également pour la convention internationale portant protection des droits de l'enfant (2), qui prévoit expressément dans son article 2, que «Les Etats parties s'engagent à respecter les droits qui sont énoncés dans la présente convention et à les garantir à tout enfant relevant de leur juridiction, sans distinction aucune, indépendamment de toute considération de race, de couleur, de sexe, de langue, de religion, d'opinion politique ou autre de l'enfant ou de ses parents ou représentants légaux, de leur origine nationale, ethnique ou sociale, de leur situation de fortune, de leur incapacité, de leur naissance ou de toute autre situation ». Selon l’article 7 de la Convention, l’enfant doit être enregistré aussitôt sa naissance et a dès celle-ci le droit à un nom. En plus, l’article 8 de la Convention établit «Les Etats parties s'engagent à respecter le droit de l'enfant de préserver son identité, y compris sa nationalité, son nom et ses relations familiales, tels qu'ils sont reconnus par la loi, sans ingérence illégale. 2. Si un enfant est illégalement privé des éléments constitutifs de son identité ou de certains d'entre eux, les Etats parties doivent lui accorder une assistance et une protection appropriées, pour que son identité soit rétablie aussi rapidement que possible ».

   La nécessité de faire respecter le contenu de ces conventions devient « une obligation » en termes de droit. Le cas contraire, l’Etat contrevenant doit fournir auprès des instances internationales chargées de la protection et de la promotion des droits de l’homme, des éclaircissement [si c’est le cas]les violations commises par ses institutions.En vue de se soumettre aux recommandations rendues par les dites instances.

Ces procédures du gouvernement sont-elles une sincère volonté de faire avancer les choses, ou bien une mise scène auprès de la communauté et des instances internationales (qui veillent sur le respect des droits de l’homme) ?

Un Etat en quête de soigner son image,ternie souvent par les violations systématique des droits de l’homme. D’où la candidature de l’Algérie au sein du conseil des droits de l’homme des Nations Unies,devient une chasse pénible pour le pouvoir en place(3).

 Loin de toute polémique, la liste de 300 prénoms amazighs validée par le ministère de l’Intérieur,pose de facto une certaine excentricité.D’abord rappelons-nous l’information fournie par le gouvernement algérien auprès du comité pour l’élimination de la discrimination raciale  (CERD) de l’ONU, (lors de l’examen périodique universel), au sujet de la révision de la liste des prénoms amazighs.

   Le gouvernement algérien a fait savoir l’existence de 500 prénoms amazighs, à y inclure(4), alors que le chiffre proposé par le HCA (Haut-Commissariat de l’Amazighité), est de l’ordre de 1000. Sur quelle base ont été éliminés les 700 autres et pour quelle raison ? Et pour cause les prénoms berbères répondus dans les Aurès, voir en Kabylie, ne sont pas forcément les mêmes chez les mozabites ou chez les chleuhs, encore moins, chez les Touaregs !

Réduire une culture millénaire de 100000 ans (5),aussi riche et variée,telle de l’Algérie, rend cette avancée imparfaite, voir liberticide.De même, priver les parents de quelque 700 prénoms amazighs proposés, c’est nier une partie de l’histoire nationale, déjà suffisamment marginalisée dans le système éducatif.

Pire encore, quelle réponse donnerons-nous aux parents optant pour un prénom berbères, figurant sur la liste des 700éliminés. Dorénavant les officiers de l’Etat civil ne prendront en considération que la liste exclusive des 300 prénoms amazighs, arrêtée par le ministère de l’intérieur (150 prénoms pour chacun des deux sexes).

Au même moment le décret n°81-26 portant établissement d'un lexique national des prénoms, n’a quant à lui jamais posé un tel problème - lorsqu’il s’agit d’un prénom arabe -(parfois même sans signification)qui ne figure pas sur ledit décret, mieux encore, des prénoms occidentaux tel que Sofia, Camélia, Sandra …etc.D’où le principe de l’égalité prévu par l’article 29 de la constitution algérienne, qui dispose que «  les citoyens sont égaux devant la loi, sans que puisse prévaloir aucune discrimination pour cause de race ou toutes autres conditions ou circonstances personnelles ou sociales », devient fondamental.

S’ajoute à cela, une autre problématique sur la constitutionnalité du décret n°81-26,un décret dépassé par le temps et qui demeure au regard du droit constitutionnel :« un texte anticonstitutionnel ».Entendu qu’il ne reconnait qu’une seule dimension à l’identité algérienne,celle de l’arabo-musulmane.Alors que le préambule de la constitution actuelle,reconnait expressément l’identité berbère, comme étant une composante fondamentale de l’identité algérienne, aux côté de l’arabité et de l’Islâm, ce qui rend le dit décret en contradiction avérée avec ledit préambule.

 La validation du ministère de l’Intérieur d’une liste de 300 prénoms amazighs « uniquement », laisse penser que les réformes en Algérie de 2013, obéissent toujours à un seul ordre : celui de la pensée du parti unique.(C’est une réticence voir même une peur injustifiée de se reconnaitre soi-même).

Des acquis qui s’arrachent péniblement à compte-goutte,alors que la solution aurait été plus simple qu’un amendement de l’article 64 de l’ordonnance n° 70-20 relative au code de l'Etat civile, par l’octroi purement et simplement le droit aux parents d’inscrire leurs nouveaux nés sous un prénom « amazigh ou arabe » de leur choix,sans restriction ou limitation quelconque.

  Avocat au barreau d’AnnabaMembre du conseil national de la LADDH

Note :
(1)Signature le 09 Décembre 1966 / Ratification (sans réserves) le 14 Février 1972.
(2)Signature le 26 Janvier 1990 / Ratification  le 16 avril 1993.
(3) Voir le rapport annuel de l’ONG UNW et le CFDA sur la situation des droits de l’homme en Algérie.
(4) Voir les observations finales du 1er mars 2013 (CERD/C/DZA/CO/15-19).
(5) « L’Algérie des origines » de Gilbert Meynier,page 22.