Mihoub Abdessalem |
Ce petit bonhomme , vif, connu par sa mandole et
sa discrétion légendaire se remémore
ses débuts dans la musique à la fin des années 70 « on
était un groupe de jeunes copains pour
qui la musique constitue le seul refuge pour échapper à la dureté du quotidien
, dans la fraicheur des palmeraies de Timsunin au milieu du
ruissèlement monotone d‘Ighzar Amellel
, on jouait souvent de la guitare… » , « … quelques années après
on a voulu enregistrer notre premier
album mais avec notre music protestataire et frondeuse
la quête d’un éditeur s’est
révélé un vrai parcours de combattant »
se souvient Mihoub , leur première chanson va être enregistrée en 1989 ( Sililumt a lxalèth ) et un album en
collaboration avec Elhadi Boures qui
écrira les paroles , dont les évènements sanglants d’octobre 88 vont être le sujet principal , il sera suivi
d’un deuxième ‘’ Akkerd falek a yarguèz ‘’ en 1992 qui va être la révélation
de la chanson chaouie , le public va découvrir une nouvelle façon de chanter en
chaoui , loin des vieux poncifs de la chanson festive et folklorique , la
musique de Mihoub va s’inscrire dans l’idéal du printemps berbère , et
reprendre ces revendications , l’officialisation de Tamazight , la
reconnaissance de l’histoire berbère et son rôle primordial dans l’identité et
la personnalité algérienne
,réhabilitation de la mémoire des héros amazighs ; Dihya , Massinissa ,
Jughurta ….etc. La chanson ‘’Akkerd falek
a Yerguèz’’ ( qui a donné le
titre de l’album ) est une exhortation aux jeunes chaouis de se réapproprier leur histoire et leur
identité , ‘’ Deg nebdhu’’ ( en été ) cette chanson est une chronique de l’été particulièrement
chaud de 1992 et son lot de désordre après l’arrêt du processus électoral ,
‘’Ilabazen’’ une critique au vitriol de l’intégrisme islamiste et son
projet obscurantiste qui constitue une
menace pour l’Algérie , cette prophétie va malheureusement s’avérer juste quelques années plus tard , cette chanson et l’engagement résolu de l’artiste en faveur d’une société
démocratique et son rejet de la diktat intégriste va lui valoir l’ire des
hordes du GIA qui dans leur funeste
entreprise d’élimination des intellectuelles et les artistes algériens
vont inscrire Mihoub dans leur liste
noir , lequel loin d’être intimider par les menaces de mort qu’il reçois régulièrement , sortira
son troisième album ‘’ Tidhet’’ en 1995 avec le concoure du poète Yahia
Aïdi qui va devenir son compagnon de route
et qui va écrire les paroles du quatrième album sorti en 2002 , et le cinquième
en 2008 ‘’Amlayam’’ .
Dans cette carrière riche de plus de 25 ans,
consacrée à la défense de la culture
chaouie , Mihoub a eu à surmonter moult
obstacles « pendant la décennie
noir , en plus du danger terroriste omniprésent , nous avion dû faire contre
l’acharnement du pouvoir à combattre toute forme d’expression de l’identité
chaouie , ainsi lors des galas certains commis de l’Etat dans un excès de
zèle se transforment en de véritables
inquisiteurs pour nous demander
de ne pas chanter telle ou telle chanson , ce qui nous empêchait pas de la
chanter une fois sur scène » dit-il avec un sourire malicieux , et d’enchainer «
Aujourd’hui la chanson chaouie
engagée est malheureusement délaissée au profit de la chanson festive et
folklorique plus facile à faire et à
commercialiser , en l’absence de prise de conscience salvatrice cette musique
qui était le fer de lance de notre combat va disparaitre à jamais » conclu-t-il
avec amertume .
Aujourd’hui
Mihoub est professeur de musique à Timsunin , il n’hésite pas à encourager les jeunes
artistes en herbes et leur prodiguer
des conseils pour
l’émergence d’une relève capable de
reprendre le flambeau de la lutte .
Bravo amrir ,ton style est à la hauteur de l'artiste ,bonne continuation et au nom de tous imazighen thanemirth pour ce que vous faites ( tous les deux) pour notre peuple ! merci de tout coeur !
RépondreSupprimersalut mon frere HAFFA DJOUBRI FRANCE oussird 2005 N TROA AVEC SLIMANE NSSE
RépondreSupprimerL BIRA MA IRSSE REBE A DASSERE OUA NZHA RABA ARNE UNHA IUMA