Amirouche Ighounem |
Né le 4 février 1965 à Timsounin (M’chounèche, Aurès méridional,
Timsunin en chaoui est le pluriel de Tamsunt ‘’ paradis’’ ) dans une famille modeste mais affectueuse et ayant un goût prononcé
pour la musique et le chant , en effet ,
petit , Amirouche fut élevé dans
un entourage où la musique rythmait la vie quotidienne du ménage comme il était le cas depuis toujours dans la
société auressienne , sa mère chantonnait des veilles complaintes chaouies avec le rythme monotone et régulier du
métier à tisser , ou
encore une romance de quelques bandits d’honneurs chaouis , ces héros de la
mémoire collective , son père ne fut pas en reste , chanteur et danseur dans les groupes traditionnels d’Irahaben , il écrivait des poèmes à ces heures perdues
, le petit Amirouche chantera un poème
de son père lors d’une fête de mariage d’un proche . Ces parents vont lui
transmettre cette sensibilité artistique qui va être déterminante ensuite dans son choix d’embrasser une carrière musicale.
A peine 10 ans Amirouche reçoit un cadeau d’un ami, une
cassette de la chanteuse Dihya , il s’empresse de chercher un lecteur de
cassette qu’il réussit à dénicher avec peine , il découvre pour la première
fois la voix enivrante de Dihya ,cette
découverte renforce encore plus
ces penchants pour la musique et le chant et laisse chez lui une empreinte
indélébile.
A l’âge de 15 ans, son père l’envoie à Biskra pour suivre des
études en paramédical, le jeune homme avait un autre plan pour son avenir, au
grand désespoir de son père Amirouche laisse tomber ces études et suit sa passion , avec des jeunes de son
village Mohamed Salah Gémaoui , et Gaga Gémaoui notamment , il vont monter un
petit groupe et jouerons de la musique , remarqué par un animateur culturel Mohamed
Zaârouri ce dernier va les encourager et
leur permettre de se produire dans les rares évènements culturels qui se
tenaient alors à Timsounin , petit à petit Amirouche et ces amis en
explorant le patrimoine musical chaoui
vont trouver leur propre style qui va se
révéler comme un véritable souffle de
modernité pour la chanson chaouie , le
groupe prendra le nom d’’’ Ighounem’’( les roseaux ) et sortira son premier album en 1990 avec des
paroles d'Elhadi Bouras
et Mohamed Chaâben .
Ensuite , seul Amirouche va aller à Batna et préparer son
deuxième album , la photo de la pochette est réalisée par le peintre Cherif
Merzougui , ce dernier est décédé peu de temps après , très affecté par cette subite
perte , Amirouche va lui dédier une
chanson ‘’Cherif merzougui’’ qui sera le titre de l’ album qui sortira en
1992 grâce à l’ aide de l’édition ‘’Aurès Music’’ , désormais la voix de
Amirouche est connue dans les quatre coins des Aurès , il acquiert une notoriété incontestable auprès des jeunes
chaouis dont il est devenu le porte-parole , ce succès et le caractère
revendicatif de ces chansons vont lui
valoir les foudres du pouvoir qui supporte mal qu’un jeune chaoui puisse
dénoncer ouvertement tous les maux qui
rangent la société et revendiquer haut et fort son identité berbère .Cependant
le vent lugubre de la décennie noir ne
tarde pas à souffler sur l’Algérie la
plongeant dans un chaos sanglant , les temps sont difficiles pour Amirouche
comme pour la plupart des artistes algériens , il continuera la lutte
pourtant « D’un côté il y avait le
pouvoir qui nous harcelait tout le temps pour nous réduire au silence et de l’autre
la violence aveugle des hordes terroristes , au milieu des crépitements de
balles et des explosions je n’avait que ma guitare pour me défendre »
dira-t-il quelques années après .
En 1996 il fait la
rencontre d’un petit flutiste Lazhar Maâchi dit Zozo avec qu' il se liera d’amitié
et sortira son troisième album ‘’ussen’’ à Biskra qui le consacrera comme le chef de file des chanteurs chaouis engagés.
Ces chansons sont considérées
aujourd’hui comme des classiques incontournables de la chanson chaouie
contemporaine, ‘’Inassen adhahwen’’ , ‘’
tarwa n-idurer’’ hommage
aux jeunes chaouis dont les rêves naissants se brisaient contre l’écueil de
la pauvreté , l’arbitraire et l’injustice sociale, les écoliers qui ont sortis dans les
rues un certains printemps de l’année 80 ou encore ceux qui ont été fauchés par
les balles le 5 octobre 1989 ''Imeɣben''
, ‘’Innagurra’’ dénonciation des
archaïsmes qui rangent le flanc de la société chaouie , taɛrochit
(tribalisme) , perte d’idéal , conformisme
, immobilisme , autant de tares que les chaouis trainent comme des boulets
, ‘’Tarwa n’ilfen ‘’ pamphlet implacable contre la mafia corrompue qui gouverne l’Algérie , Amirouche chantera aussi la bravoure des
héros chaouis , Ug Zelmad , Ben Boulaïd , Si El Haoues , et Abass Laghrour .
De Paris où il s’est exilé depuis des années, Amirouche Ighounem prépare sont nouveau album qui va sortir bientôt avec des paroles signés Mohamed Janbia .
De Paris où il s’est exilé depuis des années, Amirouche Ighounem prépare sont nouveau album qui va sortir bientôt avec des paroles signés Mohamed Janbia .
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