vendredi 29 mars 2013

Festival national du film amazigh, ‘’Iâssassen n tmureth’’ primé


Abdelhak Zaâzaâ 

Le rideau est tombé, dans la soirée de jeudi dernier, sur le festival culturel annuel du film amazigh qui s’est déroulé dans la wilaya de Tizi-Ouzou.
Le jeune Abdelhak Zaâzaâ de Tkout  a décroché le deuxième prix dans la catégorie ‘’jeunes talents’’  pour son  documentaire « Iâassenssen n tmuret » (les protecteurs de la terre)  tourné à l’occasion du carnaval annuel des Imɣaren n'εacura  (vieux de Âchoura)   , ce carnaval est  une pratique ancestrale dans le pays chaoui célébrée chaque année le soir  du 9 moharem du calendrier de l’hégire à la ville de Tkout  ,  le premier prix est revenu  à Slimane Belharrat pour son film ''Tagbaylit Assa''.
Le prix Olivier d’or de la 13eme édition du Festival national culturel annuel du film Amazigh a été décerné quant à lui au chanteur Djamel Allam, pour son film Le Banc public.
Dans la même section '' Olivier d’or'', le prix de la meilleure interprétation féminine est revenu à la comédienne Hadjira Oubachir pour son rôle de mère joué dans le film ''Iminig'' de  Embarek Mennad, alors que le prix de la meilleure interprétation masculine a été adjugé à Merzak Hichem pour son rôle campé dans ce même film.
Le prix du meilleur film d’animation a été obtenu par Massinissa Ould Oualhadj pour son œuvre ''La cigale et la fourmi''. Le prix du meilleur documentaire est revenu à Nadia Boufrkak, pour son film ''Chez Salah''.
Les chaouis devaient se contenter de ce maigre butin parce que  la participation n’a pas été à la hauteur ,  on espère que le prix remporté par  Abdelhak Zaâzaâ encouragerait la production cinématographique chaouis dans l’avenir .

mercredi 6 mars 2013

Evènements tragiques de Kaïs , 5 ans déjà !

Sofiane Belhafsi
5 ans sont passé depuis les évènements tragiques de Kaïs  ,  5 ans se sont écoulé après que les habitants de Kaïs ont enterrés dans  la douleur et le recueillement  les deux jeunes Fatah Ben El Eulmi et Sofiane Belhafsi partis à la fleur de l’âge fauchés par les balles assassines des gendarmes de Kaïs .

Genèse des évènements :
La nuit du 06 mars 2007 vers 23h Fateh B était avec deux de ces amis au bord  d’une Renault Mégane blanche  faisant le tour du village, à l’approche d’un véhicule de gendarmerie  en patrouille, les amis ont fait demi-tour  et se sont dirigé vers le quartier Jugurtha, les gendarmes prennent en chasse le véhicule. Un gendarme use alors de son arme à feu et touche Fatah Ben El Eulmi qui occupait le siège arrière. Les deux amis de Fateh terrorisés se dirigent alors vers l’hôpital de Kaïs , dépose le blessé et prennent la fuite , il décèdera quelques minutes après. Le lendemain matin ,  les compagnons de F. B. seront  arrêtés par la GN et aussitôt la nouvelle de sa mort se  répond dans la ville et  provoquant une onde de choc , un rassemblement spontané de jeunes en colère s’est formé près de l’hôpital pour se diriger ensuite   vers l’unité de gendarmerie pour connaitre les raison de la mort de  Fateh et exprimer leur  colère devant cet acte de hoggra , des échauffourées ont éclaté entre ces jeunes  et  les gendarmes   , ces derniers après avoir utilisé des bombes lacrymogènes pour disperser la foule , ils ont soudainement ouvert le feu , des balles en caoutchoucs et des balles réelles ont fait plusieurs blessés parmi les jeunes , l’une d’elle a mortellement touchée   Sofiane Belhafsi l’ami intime de Fateh .Cette  deuxième bavure va mettre le feu aux poudres et les échauffourées  vont tourner à l’émeute dans la ville de Kaïs  pendant des jours , la route nationale N 88 avenue principale de la ville sera barricadée  par des troncs d’arbres et des pneus brûlés  , des heurts violents vont opposer les jeunes   aux forces anti-émeute venues en renfort  de Tébessa et de Batna .Une quarantaine  de jeunes dont plusieurs mineurs seront arrêté par les forces de la police  pour attroupement illégal  , atteinte à l’ordre public, agression des forces de l’ordre et destruction de biens publics .

Le vendredi, alors que la tension est extrême dans la ville de Kaïs , les deux dépouilles arrivent de Batna   , où elles étaient transférée pour autopsie , une fois à Kaïs et pour éviter des débordement à cause du nombres impressionnant de citoyens massés devant le domicile des deux défunts , les  deux familles contraintes , durent renoncer à accueilli  leur enfants pour l'ultime fois ,  et l’ambulance qui transportait les deux dépouilles a du  contourner Kaïs et de se diriger directement au cimetière de la mechta d’’’Aith si Zrara ‘’ à Rmila où les deux jeunes furent inhumés en présence d'une foule immense et dans une ambiance grave .

Après quelques jours de chaos,  et pour calmer la population,  18 gendarmes de la Compagnie territoriale de Kaïs, dont des officiers, ont été inculpés de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans l’intention de la donner. Ils ont par la suite été placés par le Procureur du tribunal militaire de la 5eme Région militaire, sous mandat de dépôt et immédiatement placés en détention préventive. A l’issu du procès aucune   condamnation de prison ferme  n’a  été prononcée à l’encontre de ces gendarmes. L’effectif du l’unité de Kaïs de la gendarmerie nationale fut entièrement changé.

La population de Kaïs a toujours en mémoire la manipulation abjecte dont se sont rendu coupable les autorités publiques  et leur larbins de la faune locale pour étouffer ce drame. En effet certaines personnes connues par leur  bassesse   ont abandonné tout sentiment de dignité humaine pour usurper la qualité de « notables de Kaïs »  non pas pour exiger la vérité sur l’assassinat de ces jeunes et que leur assassins soit châtiés mais pour désinformer, servir un autre agenda avec le concours de pseudo  journalistes  téléguidés et chargés de la vile  mission d’étouffer ce crime odieux en essayant vainement de faire passer  les martyres de Kaïs  pour des délinquants et des repris de justice .


Aujourd’hui, plus qu’avant,  la mémoire  de Sofiane et de Fateh demeure intacte  dans  l'esprit  des Kaissis et leur souvenir est à  jamais gravé dans les cœurs .
Ur hnatattu .

Un dénommé Yacine S  sur Liberté soutient avec un culot qui frise l’insolence que les jeunes de Kaïs étaient des "repris de justice" 
Moncef Redha un scribouillard sans vergogne s’est montré complice avec les tueurs de Sofiane et Fateh , il a le sang sur les mains   .

Ici le même Moncef Redha en flagrant délit de mensonge éhonté et de désinformation la plus obtuse


dimanche 3 mars 2013

Menâa fête Tifeswin




Dans la vallée d’Aith Abdi ,  un  village juché à 900 mètre d’altitude sur une colline en bas de laquelle des jardins et des vergers, groupés sous forme d'oasis, s'étendent jusqu'à l'entrée du ravin creusé par les eaux des feinte de neige , les  champs sont fleuris, on entend le gazouillement  des oiseaux et le clapotis lointain d’Ighzer  n Bouzina  , les Aurès frémissent sous la caresse du printemps comme disait Anna Greki la fille du pays  , tifeswin ( printemps , au pluriel)  reviennent à Menâa.

Et pour accueillir le nouveau venu, les habitants  de la ville de Menâa n’ont pas dérogé à leurs habitudes ancestrales, leur village s’est  paré de ses plus beaux atours, des tapis aux milles couleurs ornaient les balcons, des jeunes filles rayonnantes en tenues traditionnelles  emplissaient de leur gaité les ruelles de la ville, embellies et fraichement peintes pour l’occasion , des cavaliers sur de superbes chevaux  en procession dans le village au milieu d’une foule en liesse venue des quatre coins des Aurès pour fêter Tifswin.

L’association  culturelle « Tafsut n Menâa » a concocté un riche programme pour l’édition de cette année, lequel s’est étalé du 24 février au 3 mars, des visites guidées aux déférents sites archéologiques de la ville notamment  le vieux village  « Taqliɛet »  ont permis aux nombreux visiteurs  qu’a drainé l’évènement   de découvrir  l’architecture typiquement auressienne  et d’admirer le savoir faire chaoui , ce patrimoine est hélas menacé de disparition si rien n’est entrepris pour le prémunir contre la déchéance  et les dommages du temps .



Plusieurs expositions étaient également organisées, de produits artisanaux (bijoux, costumes traditionnels, tapis, poterie  ) ainsi que d’expositions artistiques ( livre , peinture …etc. ) , en plus de ces déférents activités , les visiteurs de Menâa ont pu  assister  à une multitude de conférences organisée par plusieurs spécialistes et universitaires  sur plusieurs thèmes , « architecture chaoui » , « linguistique chaouie » , et  « l’Aurès dans l’antiquité »  .

Pour clôturer ces festivités, habitants et  visiteurs ont dansé et chanté sous les rythmes enjoués  des groupes folkloriques qui ont sillonné tous les artères de la ville, pour manifester leur joie à l’occasion de l’arrivée du printemps qui symbolise le renouveau de la vie après les longues et froides journées de l’hiver.
Cette fête saisonnière était  depuis la nuit des temps célébrées dans tout le massif auressien à
la mi-février du calendrier julien, mais c’est dans la vallée d’Ighzer n Abdi  et spécialement à Menâa que Tifswin sont célébrer avec assiduité.
Masqueray a écrit : « Les gens de Menâa sont les seuls qui sortent dans la campagne dès le premier jour pour rencontrer et accueillir le printemps» cet événement se nomme « alaqqi n tfeswin » (la rencontre du printemps), et même à ce jour Menâa demeure la gardienne de la mémoire chaouie grâce à  l’abnégation de ces jeunes qui s’investissaient chaque années pour préserver  et perpétuer cette authentique fête chaouie .