dimanche 3 mars 2013

Menâa fête Tifeswin




Dans la vallée d’Aith Abdi ,  un  village juché à 900 mètre d’altitude sur une colline en bas de laquelle des jardins et des vergers, groupés sous forme d'oasis, s'étendent jusqu'à l'entrée du ravin creusé par les eaux des feinte de neige , les  champs sont fleuris, on entend le gazouillement  des oiseaux et le clapotis lointain d’Ighzer  n Bouzina  , les Aurès frémissent sous la caresse du printemps comme disait Anna Greki la fille du pays  , tifeswin ( printemps , au pluriel)  reviennent à Menâa.

Et pour accueillir le nouveau venu, les habitants  de la ville de Menâa n’ont pas dérogé à leurs habitudes ancestrales, leur village s’est  paré de ses plus beaux atours, des tapis aux milles couleurs ornaient les balcons, des jeunes filles rayonnantes en tenues traditionnelles  emplissaient de leur gaité les ruelles de la ville, embellies et fraichement peintes pour l’occasion , des cavaliers sur de superbes chevaux  en procession dans le village au milieu d’une foule en liesse venue des quatre coins des Aurès pour fêter Tifswin.

L’association  culturelle « Tafsut n Menâa » a concocté un riche programme pour l’édition de cette année, lequel s’est étalé du 24 février au 3 mars, des visites guidées aux déférents sites archéologiques de la ville notamment  le vieux village  « Taqliɛet »  ont permis aux nombreux visiteurs  qu’a drainé l’évènement   de découvrir  l’architecture typiquement auressienne  et d’admirer le savoir faire chaoui , ce patrimoine est hélas menacé de disparition si rien n’est entrepris pour le prémunir contre la déchéance  et les dommages du temps .



Plusieurs expositions étaient également organisées, de produits artisanaux (bijoux, costumes traditionnels, tapis, poterie  ) ainsi que d’expositions artistiques ( livre , peinture …etc. ) , en plus de ces déférents activités , les visiteurs de Menâa ont pu  assister  à une multitude de conférences organisée par plusieurs spécialistes et universitaires  sur plusieurs thèmes , « architecture chaoui » , « linguistique chaouie » , et  « l’Aurès dans l’antiquité »  .

Pour clôturer ces festivités, habitants et  visiteurs ont dansé et chanté sous les rythmes enjoués  des groupes folkloriques qui ont sillonné tous les artères de la ville, pour manifester leur joie à l’occasion de l’arrivée du printemps qui symbolise le renouveau de la vie après les longues et froides journées de l’hiver.
Cette fête saisonnière était  depuis la nuit des temps célébrées dans tout le massif auressien à
la mi-février du calendrier julien, mais c’est dans la vallée d’Ighzer n Abdi  et spécialement à Menâa que Tifswin sont célébrer avec assiduité.
Masqueray a écrit : « Les gens de Menâa sont les seuls qui sortent dans la campagne dès le premier jour pour rencontrer et accueillir le printemps» cet événement se nomme « alaqqi n tfeswin » (la rencontre du printemps), et même à ce jour Menâa demeure la gardienne de la mémoire chaouie grâce à  l’abnégation de ces jeunes qui s’investissaient chaque années pour préserver  et perpétuer cette authentique fête chaouie .







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