lundi 12 août 2013

Arris , la mairie refuse d’inscrire un prénom amazigh



La bureaucratie aveugle des  responsables locaux dans les Aurès semble  inébranlable, sinon comment interpréter le refus de la mairie d’Arris d’inscrire un nouveau-né sous le  prénom « Gaya » alors que le ministère de l’intérieur vient juste de divulguer une nomenclature  de prénoms berbère contenant 300 prénoms dans laquelle le prénom « Gaya » figure en bonne place? est-ce un excès de zèle dont ces commis de l’Etat sont coutumiers ? Ignorent-ils l’existence  de ladite liste ? Les voix de la bureaucratie obtuse demeurent  impénétrables.

Hier le 11 aout un père de famille A. Ouchen qui voulait inscrire son fils sous le prénom de « Gaya » a essuyé un net refus de la part de l’agent de  l’état civile de la mairie d’Arris, ce dernier a refusé de donner les raisons de cette incompréhensible injustice ,  le père de « Gaya » a saisi la ligue algérienne des droit de l’homme par l’intermédiaire de l’avocat Me kouceila Zerguine  pour contester  cette décision , l’avocat et défenseur des droits de l’homme  nous a confié sa ferme volonté de contester cette injustice en introduisant une action en justice auprès du tribunal d’Arris  et ensuite auprès des instances internationales si son client n’obtient pas gain de cause ; « la LADDH invite les pouvoirs publics à respecter leurs engagements internationaux, notamment la convention internationale sur l’élimination de toutes formes de discrimination raciale» nous a-t-il confié .

Cette énième discrimination contre les prénoms berbères démontre encore une fois, 51 ans après l’indépendance nationale, la vision archaïque du pouvoir algérien qui refuse encore de reconnaitre un pan important de l’identité nationale, cette affaire confirme que la déclaration du premier ministre qu’il a faite il y a quelques mois à la marge de sa visite à Tizi-Ouzou  n’était que de la poudre aux yeux et relève du populisme plutôt que de la réelle volonté politique de reconnaitre la dimension amazighe de l’Algérie  ,  « Nous n'avons aucun problème avec Tamazight. 90% des Algériens sont des amazighs, alors qui est ce fou qui va renier sa langue mère ? » a-t-il déclaré à la presse , l’affaire de « Gaya » vient de confirmer que l’Etat a encore un énorme problème avec  Tamazight au mépris des ‘’ 90% des Algériens’’ .

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