La salle du théâtre régional de Batna ne verra plus la frêle silhouette de Nouri Seghire à sa place ordinaire, le grand habitué des lieux s’est éteint le 9 juin dernier.
Nouri Seghire est né en 1963, diplômé de l’université de Constantine
en psychologie, il était de condition modeste, il multipliait les petits boulots,
manœuvre dans des chantiers, portefaix, saisonnier, pour subvenir à ces
besoins et ceux de sa mère avec laquelle il vivait chichement dans une maison exigüe.
Ce dénuement n’a pas empêché Nouri Séghire de poursuivre sa grande
passion
pour le quatrième art, d’abord acteur dans des petits rôles, le théâtre
régional de Batna lui donnera sa chance qu’il
va saisir et aussitôt montrer l’ampleur de son talent , sa première pièce en tant qu’auteur
était une adaptation ( en arabe) de l’une des œuvres du dramaturge Saâdallah
Ouannous , elle aura le premier prix dans le festival national du théâtre amateur de Mostaganem , en
2012 il va éclabousser de son talent le
festival de théâtre amazigh avec
sa deuxième pièce « Ikenken » une traduction en tachawit de « Rhinocéros »
d’Eugène Ionesco réalisée par Samir Oudjit , elle raflera 4 prix .
Enfin une troisième pièce
en tachawit qu’il achevée, il s’agit de L’âne d’or ou les métamorphoses
d’Apulée de Madaure qu’il a confié à Samir Oudjit pour la
réaliser, malheureusement la mort a été plus prompte, la pièce apparaitra à
titre posthume.
A l’occasion des journées théâtrales maghrébines un vibrant hommage lui a été rendu en présence de sa mère et de son frère, les
artistes qui l’ont côtoyé ont été unanimes pour reconnaitre en lui un grand
artiste et passionné du théâtre et de la
littérature et louer sa modestie dont il ne s’est jamais départi.
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