lundi 12 décembre 2011

Ammar Negadi ce monument des Aurès


Le 2 décembre 2008 s’est éteint dans un hôpital parisien   Ammar Neggadi à l’âge  de 65 ans   , après un long combat avec la maladie , le 11 il sera inhumé à Tamarwent ( Marouana ) sa ville natale au milieu  d’une foule d’amis et de proches venus de tous les Aurès et au-delà qui lui ont rendu un ultime hommage .
3 ans donc après que cet homme hors pair nous a quitté, un homme intègre et un militant convaincu, feu Neggadi était le pionnier  du militantisme berbère dans les Aurès , sa prise de conscience était très précoce , dès les années  60 alors que l’Algérie et surtout l’Aurès se relevaient à peine des stigmates encore douloureuses d’une guerre atroce  , le jeune Ammar  conscient du danger qui guette la culture amazigh dans les Aurès avec l’installation d’un régime totalitaire d’obédience Baâtiste liberticide à Alger , il va presque seul ,  prendre son bâton de pèlerin  et entreprendre un travail titanesque de recherche et de documentation sur  le patrimoine culturelle chaoui  , il va à partir des années 70 adhéré à Agraw n-Imazighène (Académie berbère) dont il sera un membre très actif .
Ammar Chaoui (comme le pseudonyme qu’il a adopté dans ces écrits) fut le  doyen  du MCA  dans l’Aurès, le précurseur de la renaissance amazigh dans  le pays chaoui dont il était viscéralement attaché  malgré son long exile en France   .Intellectuel engagé et travailleur acharné Ammar Neggadi  a effectué un travail considérable pour briser la chape de plombs  sous laquelle agonisait l’histoire et la culture berbère en Algérie, on lui doit notamment  la création du calendrier amazigh et une bibliographie sur les Aurès, un travail de fourmi qui constitue une véritable mine d’or pour les générations futures.
Le calendrier berbère tel que conçu par Neggadi en 1980  


mercredi 7 décembre 2011

« Imɣaren n'εacura » de Hkukt , histoire d’un carnaval chaoui


Imɣaren n'εacura  , le carnaval des vieux de Âchoura , une pratique ancestrale dans le pays chaoui célébrée chaque année le soir  du 9 moharem du calendrier de l’hégire  , une fête dont l’origine est encore inconnu  et qui a résisté  à la disparition pendant des siècles, était jusqu’à une date récente l’apanage des vieilles gens des mechta et des village chaouis,   malheureusement et comme il est le cas pour toutes  les traditions  populaires  chaouies  cette fête tends à disparaitre , aujourd’hui il n’en reste que quelques ilots où « Imɣaren n'εacura » est encore célébré , ce danger qui guette cette belle fête a poussé certains jeunes de la ville de Hkukt (T’kout) à s’organiser afin de la faire renaitre de ces cendres , en effet et après quelques années d’effort et d’abnégation ,ils ont réussis a redonner à « Imɣaren n'εacura » un second souffle  et une importante dimension dans l’Aurès , comme cette année hkukt était la destination de milliers de chaouis passionnés de cette réjouissante  festivité   qui s’est  déroulée du 4  au 7 décembre .
Le carnaval de la  fête de Âchoura  n’a pas encore livré tous ces secrets, son origine ainsi que son déroulement intrigue encore plus d’un  chercheur  en sociologie, certains lui prêtent des origines religieuses alors que d’autres lui trouvent des influences africaines et une provenance païenne qui s’est enrichie au court des siècles.
Le carnaval de 3choura met en scène plusieurs personnages dont on distingue :
Mariama : personnage féminin joué par un jeune travesti, ‘’mariama ‘’est le personnage le plus convoité du spectacle , il joue un rôle clé dans le déroulement du carnaval .
Imɣaren ( Imgharen , les vieux ) : des  soldats à l’accoutrement bizarres munis de bâtons et de piques pour assurer la défense de ‘’Mariama’’ , imgharen portent des vêtements bariolés , une compilation d’ objets éparses , des boites de conserve autour de la taille trafiqués en sorte qu’elles produisent du bruits  comme des clochettes  au moindre geste du soldat .
Err : le lion, Chadi : le singe, Alɣem : le dromadaire. Chacun de ces animaux semble avoir un rôle déterminé à jouer.
Le carnaval commence au rythme du bendir et de la flûte , les soldats engagent des combats   entre eux  ,  il arrive que l’un d’eux se fassent  capturé  et emmené chez Err ( le lion) pour y être juger , Mariama objet de toute les convoitises , danse nonchalamment au milieu de ces fidèles protecteurs  qui lui prêtent allégeance en mimant le fait de se laver le visage avec  son ‘’urine’’ !  Outre ces rituelles  bien particulier, il arrive que les soldats dans un geste d’improvisation prennent à partie quelqu’un du public pour le mener chez le ‘’juge’’  et lui faire  subir le  châtiment  au milieu des rires  et des acclamations du publique qui est partie prenante du spectacle.
Imɣaren n'εacura   se déroule chaque année à hkukt et connait un succès sans cesse grandissant  auprès du public  chaoui , en témoigne la réussite de celui de cette année qui vient de s’achever  hier et qui a connu une grande affluence du public tout au long de ces trois jours de carnaval .

mardi 6 décembre 2011

Kaïs :Sit-in devant la daïra

 
Les habitants de la ville de Kaïs wilaya de Khenchela observent  depuis dimanche un sit-in devant le siège de la daïra de Kaïs , il comptent par ce geste faire pression sur les responsables locaux pour les emmener à rendre publique la liste des bénéficiaires des 378 logements sociaux , cette liste dont la divulgation sans cesse ajourné depuis des mois commencent  à faire monter la grogne chez les citoyens et surtout ceux d’entre eux qui espèrent être parmi les heureux élus  qui figureront dans la liste .
 
Les mécontents considèrent  que  la ‘’séquestration’’ de ladite liste cache  des tractations sous la table aux relents clientélistes, et se disent intrigués par les tergiversations du chef de daïra qui ne veut pas encore apposer son accord  sur la liste , les protestataires comptent faire durer leur sit-in et le blocage de l’entrée de la daïra jusqu’à la satisfaction de leur seul et unique  revendication à savoir la divulgation de la liste des bénéficiaires des logement sociaux .