Crédit photo "Ayrad Tacfin" |
Une
fois au pouvoir Boumediene, pour appliquer sa politique d’arabisation, un de
ses principaux objectifs, devait obligatoirement s’appuyer sur une frange de la
population, en plus de l’armée toute acquise, il a jeté son dévolu sur les
Chawis sachant qu’il n’avait aucune chance d’amadouer les Kabyles.
En fin stratège Boumediene a décidé de couper
le peuple Chawi en deux pour en faire le socle de son règne : le nord riche,
instruit et utile, et le sud pauvre, ignorant, et inutile en copiant simplement
le découpage du FLN pendant la guerre d’Algérie, la « wilaya 1 » ainsi dénommée
« Aurès –Nemamcha » devient « l’Aurès » tout court.
Il a
caressé dans le sens du poil les habitants de cette région, uniquement sur le
point idéologique en faisant d’eux des nationalistes de premier plan sans aucun
suivi économique. Tout en tapant sur les Kabyles, qu’il savait frondeurs, il a
fait croire à tout un peuple qu’il est le socle de cette Algérie nouvelle,
voilà donc les Chawis devenus les plus algériens que tous les autres par la
grâce d’un dictateur devenu leur héros. La guerre d’Algérie ? Mais c’est dans
l’Aurès que ça a commencé et c’est prolongé, en occultant sciemment que la «
wilaya 1 » n’a participé à aucun congrès constitutif des fondements de la
future Algérie indépendante !
Ainsi
est né le mythe de « L’Aurès politique » ! Le coup de génie sur le plan
stratégique est de faire sortir Cirta la capitale de nos Rois Gaia, Massinissa,
Jugurtha, de notre propre imaginaire pour accrocher les Chawis à une seule
période : la guerre d’Algérie ! Il a réussi son coup grâce aux Chawis
recroquevillés, et attachés juste à un massif, ils sont devenus ainsi de
simples « douaristes » et la seule « compétition » qui vaille sera celle d’un
village par rapport à un autre, d’une tribu sur une autre !
Dans
cette stratégie d’arabiser le nord pour le couper du sud il fallait la
dimension religieuse, Cirta aura la 1ère « université islamique algérienne »,
avec un pied de nez aux Constantinois, elle s’appellera « Emir Abdelkader » en
lieu et place de « Ben Badis », et sa tête pensante un…égyptien ! Et les Chawis
là dedans ? Les voilà coupés en deux : le nord finalement arabisé, et le sud
supposé être le gardien de la langue sans avoir jamais produit le nécessaire
pour la sauvegarder, mais tous deux islamisés à outrance, et Constantine
commence à sortir peu à peu de la sphère Chawie et de son Histoire, Benboulaid
a ainsi remplacé Massinissa !
A
force de nous focaliser sur un massif on a oublié l’immensité du Pays Chawi, un
pays de reines et de rois ne peut s’imaginer dans 4000 km 2 ! Les tenants de
cette appellation sont, en définitive, les enfants et les héritiers de
Boumediene, qui dans la continuation ont inventé un autre vocable « le Grand
Aurès » où des villes entières perdent la langue, et de ce qui fait d’elles des
agglomérations Chawies ! « Parqués » dans une sorte de zoo où règnent les «
boucs » et les « coqs », les Chawis ont été coupé de leur prolongement naturel,
la Kabylie, ils ont ainsi raté toutes les grandes batailles identitaires
faisant du « Printemps Berbère », et du « Printemps Noir » un « Printemps
Kabyle ».
Cirta
« capitale de la culture arabe » n’est pas seulement une victoire de l’Etat
algérien, mais principalement la plus grande défaite des Chawis ! Les
autonomistes et indépendantistes Chawis devraient proclamer Cirta comme
capitale éternelle du « Pays Chawi »…
Yella Houha (fondateur et ex président du M.A.C, militant indépendantiste)